Découvrir la liposuccion de lipoedème
Qu’est-ce que le lipoedème ?
Le lipoedème est une pathologie chronique à nette prédominance féminine dont la prévalence serait de l’ordre de 8 à 10% en Europe. La maladie est dû à une accumulation pathologique et progressive de tissu adipeux ( = graisse) au niveau des membres inférieurs associée au développement d’un œdème majeur.
Le mécanisme physiopathologique correspond à une accumulation de dépôt graisseux sous la peau qui par un mécanisme à la fois inflammatoire et compressif vient altérer la paroi des capillaires sanguins qui vont relarguer de l’eau et des protéines au niveau des espaces intercellulaires créant ainsi l’oedème. Ce relargage de protéines entraîne une augmentation de la pression oncotique qui provoque un appel d’eau encore plus fort vers le milieu intercellulaire aggravant encore plus l’œdème, faisant entrer la maladie dans un véritable cercle vicieux.
Dès lors, les jambes perdent peu à peu leurs reliefs et voient leurs volume augmenté (jambes gonflées en permanence) tandis qu’apparait une sensibilité de la peau (douleur au toucher) et des ecchymoses fréquentes.
Les causes exactes de la maladie ne sont pas encore parfaitement bien identifiées bien qu’il existe une influence incontestable des hormones ainsi qu’une composante génétique. Il n’est d’ailleurs pas rare que les premiers symptômes apparaissent à l’issue de la puberté, d’une grossesse ou de la ménopause qui sont des périodes de grandes variations hormonales chez la femme. De plus, une perte de poids importante n’a que peu d’influence sur le tableau clinique.
Une problématique fréquente à laquelle sont confrontées les femmes atteintes de lipoedème, correspond au caractère méconnu de cette pathologie au sein même du corps médical. Le lipoedème est ainsi fréquemment confondu avec le lymphoedème ou l’obésité et la surcharge pondérale.
Quels sont les signes du Lipoedème ?
Les trois principaux symptômes du lipoedème sont :
- Gonflement et sensation de lourdeur
- Douleur et sensibilité de la peau au toucher
- Ecchymoses fréquentes
D’autres symptômes tels qu’une modification de la texture et de la trophicité cutanée (aspect peau d’orange), ainsi qu’une peau froide au toucher ou des nodules sont également possibles.
L’atteinte est systématiquement symétrique et s’aggrave avec le temps de telle sorte qu’apparaît rapidement une disproportion entre les jambes et le reste du corps.
Quelles sont les causes du lipoedeme ?
Les cause précises du lipoedème sont encore mal connues. Toutefois, tout porte à croire qu’il s’agirait d’une pathologie multifactorielle faisant intervenir
- un terrain génétique (plus d’une femme sur deux atteinte de lipoedème présente un cas dans sa famille)
- terrain hormonal (influence de la puberté, de la grossesse, de la ménopause)
- causes environnementales (perturbateurs endocriniens..)
Il important de préciser que le lipoedème est une pathologie à part entière qui n’est pas lié à une surcharge pondérale. Preuve en est des nombreux cas décrits sur des patientes à l’IMC strictement normal. Le surpoids peut néanmoins être un facteur aggravant.
Quels sont les différents stades du lipoedème ?
La principale classifiation actuelle propose 3 stades évolutifs :
- Stade 1 : Epaississement uniforme du tissu sous cutané. De petits nodules se forment au niveau des zones touchées mais la peau reste souple. Les patientes ne ressentent pas ou peu de douleur.
- Stade 2 : Aggravation de l’épaississement cutané. Les nodules sont plus importants et la peau prend un aspect « peau d’orange » irrégulier au toucher. La peau perd de sa souplesse et prend un aspect induré.
- Stade 3: Aggravation de l’épaississement cutané. Aggravation de l’induration cutané par rapport au stade 2. Aggravation des nodules et apparition d’amas graisseux à l’origine de déformations des membres.
- stade 4 : perte de mobilité des membres inférieure.
Quels sont les différents traitement du lipoedème ?
Le traitement du lipoedème doit être mise en place le plus tôt possible car il a pour objectif de ralentir et contrôler la maladie sans pouvoir la guérir définitivement. Il repose sur plusieurs mesures médicales, hygiéno-diététiques et chirurgicales à appliquer fonction du stade de la maladie.
Le traitement médicale et les règles hygiéno-diététiques sont toujours appliquées en premier lieu dans le but de décongestionner les membres autant que possible. Ils comprennent :
- les massages de drainage lymphatique par un masso-kinésithérapeute
- la préssothérapie (technique utilisée pat votre kiné faisant appel à un matériel spécifique de type bottes compressives mécaniques)
- le port de bas de contention ou contention élastique
- une alimentation équilibrée et saine
- une activité physique régulière (la contraction des muscles des membres inférieurs réalise un véritable effet pompe qui participe au drainage de l’œdème. Le sport est à pratiquer avec des bas de contentions et doit favoriser l’aquagym et le renforcement musculaire des membres inférieurs)
- Les cures thermales ou crénothérapie
- un soutien psychologique (les patients souffrant de lipoedème vivent très mal les déformations de leurs corps, l’errance médicale, l’incompréhension et la stigmatisation par de nombreux professionnels de santé, et l’inefficacité de leurs efforts de telle sorte que les répercussions psychologiques de la maladie peuvent être considérables nécessitant un accompagnement psychologique.)
Dès lors que cet ensemble de mesureS n’est plus suffisamment efficace (aggravation des symptomes), la chirurgie de liposuccion est nécessaire.
La chirurgie de lipoaspiration constitue actuellement le traitement de référence du lipoedème. Elle permet une diminution de la circonférence des membres, des œdèmes, des ecchymoses et des douleurs tout en améliorant significativement la mobilité, l’esthétique et la qualité de vie. Le principe de la liposuccion consiste à aspirer et éliminer définitivement les amas graisseux sous-cutanés en excès et ainsi casser le cercle vicieux de la maladie. Les différentes publications scientifiques sur l’efficacité de la liposuccion démontrent une amélioration de la symptomatologie dans plus de 90% des cas.
Pourquoi une lipoaspiration du lipoedème et à qui s’adresse t-elle ?
La liposuccion du lipoedème constitue à ce jour le gold standart dans la prise en charge de cette pathologie. Elle permet une amélioration des symptômes dans 90% des cas avec une diminution de la circonférence des membres, des œdèmes, des ecchymoses et des douleurs. Ces effets induisent indéniablement une meilleure mobilité, une amélioration esthétique des jambes qui se voient remodeler et au final une meilleur qualité de vie.
La chirurgie s’adresse à toute patiente pour laquelle le traitement médical n’est plus suffisant, ou dont le stade de la maladie est trop avancé pour se contenter de mesures symptomatiques.
Quels sont les avantages de la liposuccion ?
Il s’agit du seul traitement ayant fait la preuve d’une efficacité incontestable. C’est une intervention relativement simple techniquement qui n’implique pas ou peu de cicatrice.
Comment se déroule une liposuccion de lipoedème ?
La lipoaspiration du lipoedème est une intervention qui a lieu au bloc opératoire sous anesthésie générale et dure environ 2 heures. La patiente peut normalement rentrer chez elle vers J2-J3 post-opératoire. L’excès de de graisse est aspiré sur toute la zone de lipoedeme. Les volumes de lipoaspiration peuvent parfois être très importants (plusieurs kilogrammes). Fonction de l’étendu du lipoedème, il n’est pas toujours possible de traiter toutes les lésions en une fois. Il n’est pas rare de faire une première intervention pour les 2 mollets, puis une secondes 6 mois après pour les cuisses. Vous vous réveillez avez des bandes de contentions allant des pieds jusqu’aux genoux à porter pendant 6 semaines. La reprise de la marche est immédiate. C’est votre chirurgien qui réalise l’intervention dans son intégralité.
Quelles sont les suites de la chirurgie de lipoedème ?
Le retour à domicile se fait vers J2-J3 et les douches sont autorisées. Les bandes de contentions sont à porter en continue pendant 6 semaines. Une infirmière réalise les soins de pansement tous les jours à domicile. Les fils de suture sont entièrement résorbables. Le retour au travail se fait au bout de 15-21J tandis que le sport est possible dès J7 post-opératoire.
Les suites opératoires sont contraignantes. Elles sont marquées par l’apparition d’un œdème post-opératoire immédiat (gonflement important des jambes) tandis que les zones opérées peuvent être douloureuses pendant plusieurs jours et nécessiter la prise d’antalgiques. Il est fréquent d’observer des écoulements séreux abondants dans les pansements les dix premiers jours.
La résorption de l’œdème se fait généralement au bout de 3 à 6 mois, vos jambes sont alors proches de leurs résultat final. Le résultat est véritablement définitif au bout d’1 an et demi.
Existe-t-il des complications ?
Toute intervention chirurgicale quelle qu’elle soit expose à un risque de complication. Elles sont donc toujours possibles même lorsque considérées rares ou exceptionnelles. Les quatre principales complications sont:
- une souffrance cutanée superficielle ou des problèmes de cicatrisation qui surviennent en moyenne dans 10% des cas favorisés par le tabac ou une altération vasculaire cutanée importante. Ils se limitent le plus souvent à une petite zone cutanée qui peine à se refermer. Un retard de cicatrisation ne nécessite aucune ré intervention mais uniquement des soins infirmiers prolongés.
- l’hématone, complication rare qui nécessite parfois un geste d’évacuation.
- le sérome, collection de liquide sous la peau qui ne s’évacue pas dans les pansement et qu’il faut drainer par ponction.
- des irrégularités cutanée sur le résultat final.
Est-ce pris en charge par la sécurité sociale ?
Bien qu’il s’agisse d’une authentique pathologie médicale, il n’existe à ce jour aucun moyen d’obtenir une prise en charge par la sécurité sociale ou les mutuelles. Cette injustice est une énième conséquence de la méconnaissance de cette maladie par le système de santé. Il s’agit donc d’une intervention qui entre dans le cadre d’une chirurgie esthétique aux yeux de la CPAM.
